LA LETTRE A UN FILS















Mon cher fils,

Je prends la plume pour t’écrire au crayon à cause du chat qui a renversé l’encrier, nous avons eu de la chance car il n’y avait pas d’encre .
Il y a longtemps que tu es au régiment, tant que tu étais là on ne se rendait pas compte de ton absence, mais maintenant que tu es parti on sent bien que tu n’es plus là.

Dimanche, Monsieur le Maire a organisé une course aux ânes, même que c’était dommage que tu ne sois pas là, tu aurais sûrement gagné le premier prix.
Il y a eu la maladie dans les bêtes à corne, on a eu très peur pour ton père.
Dimanche, c’était la fête du village, on a bien pensé à toi car il y avait le marché aux cochons.

Monsieur le Curé a inauguré le nouveau cimetière ou seront enterrés que les morts vivants dans la commune.
Il est interdit de faire ses besoins derrière la gendarmerie, car les gendarmes on le droit de mettre la main dessus.

J’espère que tu es un bon soldat. comme ton grand-père qui a eu cinq blessures, une à la cuisse, l’autre à Madagascar, une à bout portant, une autre à l’improviste, il a eu également les pieds gelés en 40 par un éclat d’obus.
Tu nous dis aussi que tu es malade, si cela ne va pas mieux viens mourir à la maison cela nous fera toujours plaisir.

Je t’envoie 500 frs en cachette de ton père, qui ira les porter à la poste cet après-midi.

Ta soeur aime toujours les livres, dès que ton père à le derrière tourné elle met le nez dedans.
Elle a avalé une pièce de 5 francs, le docteur n’a pu enlever que 4 francs 50.

Ton chien Boby a eu la queue coupée par un camion, fais donc attention en traversant la rue.
Ici tout le monde va bien, sauf l’oncle Jules qui est mort, j’espère que cette lettre te trouveras de même.

Ta mère qui t’embrasse.




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